La victoire de la « Modern Monetary Theory » ?
Les partisans de la « Modern Monetary Theory » pensent que, si les États mettent en place les déficits publics nécessaires, quelle que soit leur taille, et si ces déficits sont financés par la création monétaire, tous les problèmes macroéconomiques (sous-emploi, pauvreté, insuffisance des investissements publics ou de la protection sociale…) peuvent être réglés. Cette théorie a-t-elle gagné, a-t-elle été adoptée par les pays de l’OCDE ? L’analyse proposée par la Modern Monetary Theory est pourtant très superficielle. Certes : la monétisation des déficits publics évite la hausse des taux d’intérêt et les effets d’éviction ; on ne voit plus de lien dans les économies contemporaines entre la croissance de la quantité de monnaie et l’inflation ; d’ailleurs, dans la Modern Monetary Theory, pour éviter l’inflation il suffit d’arrêter les déficits publics monétisés quand on parvient au plein emploi. Mais cette analyse néglige tous les effets déstabilisants de l’excès de création monétaire : bulles sur les prix des actifs, donc enrichissement patrimonial immérité et taxation des jeunes ; disparition de l’information contenue dans les prix des actifs financiers.