La zone euro, condamnée au fédéralisme « caché » ?
L’hétérogénéité forte et croissante de la zone euro conduira à sa disparition si une dose de fédéralisme suffisante pour rendre cette hétérogénéité acceptable n’est pas introduite. La manière normale d’introduire du fédéralisme est de mettre en place un budget fédéral de la zone euro. Mais on sait que ce budget est rejeté par un grand nombre de pays. Il reste alors à la zone euro, pour survivre, d’introduire du « fédéralisme caché » : il s’agit, depuis 2014, de la politique monétaire très expansionniste ; les taux d’intérêt très bas sont du « fédéralisme caché » pour qu’ils organisent un transfert de revenu des pays riches prêteurs (Allemagne, Pays-Bas) vers les pays périphériques emprunteurs, qui est l’équivalent d’un transfert qui serait réalisé par un système fédéral ; il va s’agir, après le Plan Juncker, des investissements publics dans la transition énergétique et les Nouvelles Technologies qui seront réalisés en Europe en utilisant l’épargne des pays ayant des excédents d’épargne. Ce fédéralisme caché, dans l’impossibilité d’avoir un fédéralisme explicite, sauve bien l’intégrité de la zone euro.