La zone euro se dirige vers un équilibre « à la japonaise » ; mais a-t-elle les caractéristiques qui rendent cet équilibre possible au Japon ?
La zone euro se dirige vers un équilibre à la japonaise, avec : taux d’intérêt nuls, à toutes maturités ; taux d’endettement public élevé ; taille très importante du bilan de la Banque Centrale. Cet équilibre n’a pas fait apparaître de crise financière au Japon, mais en sera-t-il de même dans la zone euro ? La zone euro dispose-t-elle des caractéristiques qui rendent cet équilibre acceptable au Japon ? Il s’agit : de l’acceptation par les épargnants de la détention d’obligations ayant un rendement quasi nul ; il n’est pas sûr qu’elle soit durablement présente dans la zone euro, avec une inflation moyenne nettement positive et nulle comme au Japon ; de la capacité de la Banque Centrale de prendre sur son bilan la quantité de dette publique nécessaire au maintien des taux d’intérêt à long terme nuls, qui est moins claire pour la BCE que pour la Banque du Japon ; du « nationalisme financier », très fort au Japon, qui évite les sorties de capitaux dues aux taux d’intérêt nuls et à l’excès de liquidité ; de la prudence des investisseurs et épargnants qui évite les bulles sur les prix des actifs, avec la mémoire au Japon de la grande crise de 1990.