L’acceptabilité de la monnaie
Autrefois, lorsque le déficit public devenait très élevé, le problème était l’acceptabilité de la dette publique : les épargnants-investisseurs accepteraient-ils de détenir davantage de dette publique ? Lorsque l’acceptabilité de la dette publique était faible, il y avait forte hausse des taux d’intérêt à long terme pour que la dette offerte puisse être détenue et éviction de la dépense privée. Mais aujourd’hui, les déficits publics très importants sont monétisés : le problème n’est plus l’acceptabilité de la dette, mais l’acceptabilité de la monnaie : les épargnants-investisseurs vont-ils accepter de détenir beaucoup plus de monnaie ? À court terme, la réponse est visiblement positive, mais que se passera-t-il plus tard si l’acceptabilité de la monnaie recule ? Il faudra la restaurer en rendant moins attractive la détention des autres actifs (obligations, actions, immobilier), d’où des taux d’intérêt à long terme très bas, de fortes hausses de s cours boursiers et des prix de l’immobilier. Il faut donc comprendre la très grande différence qu’il y a entre la restauration de l’acceptabilité de la dette (par la hausse des taux d’intérêt à long terme) et la restauration de l’acceptabilité de la monnaie (par la hausse des prix de tous les actifs, financiers, immobiliers, autres que la monnaie, et en particulier par la baisse des taux d’intérêt à long terme). Le changement du signe de l’effet du déficit public sur les taux d’intérêt à long terme est très important à comprendre.