L’ajustement de la compétitivité sera toujours asymétrique dans la zone euro
Dans un m onde idéal, lorsqu’une divergence des compétitivités-coûts apparaît entre les pays de la zone euro, les pays dont la compétitivité est dégradée doivent réduire leurs coûts salariaux (mener une dévaluation interne) ; les pays dont la compétitivité est forte doivent accroître leurs coûts salariaux (mener une appréciation interne). Mais cet ajustement symétrique ne se produit pas, au-delà de ce qui vient spontanément de la formation des salaires (des courbes de Phillips), qui est nettement trop faible aujourd’hui dans la zone euro pour réégaliser les compétitivités-coûts des pays. L’ajustement reste asymétrique, avec pour les pays en difficulté des dévaluations internes volontaristes (flexibilisation du marché du travail…) et pour les pays dont la compétitivité est bonne très peu d’appréciation interne. On comprend que l’ajustement soit asymétrique : si un pays a une compétitivité dégradée, il perd des parts de marché et des emplois, et il est donc incité à redresser sa compétitivité ; si un pays a une compétitivité forte, il gagne des parts de marché et des emplois, et on ne voit pas pourquoi il voudrait arrêter ces évolutions favorables en prenant des mesures pour accroître ses coûts salariaux. Si les effet s de courbe de Phillips sont trop faibles pour réégaliser les compétitivités-coût des pays de la zone euro, alors seuls les pays en difficulté prennent les mesures discrétionnaires qui corrigent leur compétitivité.