L’Allemagne est en réalité en position faible vis-à -vis des autres pays de la zone euro
On entend souvent dire que l’Allemagne exerce une hégémonie sur la zone euro, dicte les règles de politique économique qui lui conviennent. Mais en réalité, l’Allemagne est en position de faiblesse vis-à -vis des autres pays de la zone euro : l’explosion de l’euro aurait des conséquences dramatiques pour l’Allemagne, comme l’explosion du Système Monétaire Européen en 1992 ; l’Allemagne est donc forcée d’accepter tous les mécanismes qui protègent l’intégrité de la zone euro, en cas de crise ; la régionalisation croissante des échanges, avec le retour des productions au voisinage des acheteurs finaux des biens, conduit à ce que l’Allemagne ait besoin d’un marché intérieur dynamique de la zone euro ; l’Allemagne doit donc contribuer à soutenir la demande intérieure de la zone euro, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ; les autres pays de la zone euro ont une très forte dette, sous diverses formes (détention en Allemagne de dette publique des entreprises, des banques des autres pays, balances Target 2) vis-à -vis de l’Allemagne ; l’Allemagne est donc contrainte de collaborer au maintien de la solvabilité des emprunteurs des autres pays de la zone euro.