L’argument selon lequel l’inflation va reculer dans la zone euro en raison de la faiblesse de la croissance (de la demande) est très douteux
On entend souvent défendre l’argument suivant : l’inflation va reculer encore en 2024 en raison de la faiblesse de la demande. Nous avons de grands doutes quant à la pertinence de cet argument. Les gains de productivité restent inexistants dans la zone euro. Il en résulte : le maintien d’un taux de chômage bas , même avec une croissance faible ; une croissance potentielle réduite, puisqu’elle ne peut provenir que de la hausse tendancielle du taux d’emploi ; de ce fait, l’output gap (l a différence entre le niveau du PIB et le niveau du PIB potentiel) ne se réduit pas. Le taux de chômage bas et l’absence de gains de productivité conduisent à une hausse forte du coût salarial unitaire (environ 4,5 % en 2024). L’output gap restant positif implique que le taux de marge bénéficiaire des entreprises ne va pas beaucoup reculer ; au total, l’inflation de la zone euro va rester forte, si on l a corrige de la baisse des prix des importations.