L’austérité salariale sera-t-elle encore pire dans les pays de l’OCDE après la crise du coronavirus ?
Si on considère l’ensemble de l’OCDE (il existe des exceptions : France et Italie), on observe depuis la fin des années 1990 la mise en place d’une politique d’austérité salariale, avec une croissance des salaires réels structurellement inférieure à celle de la productivité du travail. Cette politique est la cause essentielle de la hausse de la profitabilité des entreprises, de l’inflation faible et des taux d’intérêt faibles dans les pays de l’OCDE. La crise du coronavirus a déclenché un vaste mouvement de réflexion sur la correction des désordres liés au capitalisme « néo-libéral », et l’austérité salariale en fait certainement partie. Peut-on alors attendre après la crise un partage plus équitable des revenus ? On peut craindre au contraire que la forte dégradation de la situation des entreprises due à la crise du coronavirus (hausse de l’endettement, baisse des profits, recul de la productivité du travail avec les nouvelles normes sanitaires) conduise à un renforcement de l’austérité salariale, les entreprises voulant restaurer leur situation financière et la rentabilité du capital.