L’économie sait mal résister aux ruptures brutales
L’économie a besoin de temps pour s’ajuster : pour déplacer le capital et l’emploi d’un secteur d’activité ou d’un endroit à un autre, pour changer les technologies de production. Lorsqu’il y a une rupture brutale, l’économie ne sait pas s’y ajuster rapidement, et cette rupture génère donc des raretés et des rationnements, des pertes de production potentielle, de violentes variations en conséquence des prix relatifs. Dans la période récente, il y a eu plusieurs ruptures brutales auxquelles l’économie n’a donc pas su s’adapter : la déformation de la structure de la demande après la crise de la Covid, d’où il résulte l’insuffisance des ressources en matières premières, en transport, en semi-conducteurs et la forte hausse des prix relatifs de ces biens et services ; la perte d’une partie des matières premières produites en Russie et en Ukraine, d’où il résulte l’insuffisance de l’offre de ces matières premières, la hausse forte de leurs prix et des pertes de production ; l’accélération de la transition énergétique, qui impose des évolutions technologiques plus rapides que ce que savent faire les entreprises, d’où des destructions de capital et une perte de production potentielle.