Le bilan de l’indépendance des Banques Centrales est-il positif ?
La théorie de l’indépe ndance des Banques Centrales naî t dans les années 1980 de l’idée qu’il faut mettre à l’abri les Banques Centrales des pressions politiques qui pourraient les conduire à mener une politique monétaire inutilement expansionniste pour essayer de soutenir l’activité. Ce comportement étant anticipé, il ne conduit qu’à un supplément inutile d’inflation. Mais on observe aujourd’hui que les Banques Centrales indépendantes mènent toutes (Etats-Unis, Canada, zone euro, Royaume-Uni, Suède, Japon, Australie) des politiques monétaires inutilement expansionnistes (puisque le taux de chômage est voisin du taux de chômage structurel), dont le coût n’est pas l’inflation mais l’instabilité financière (hausse anormale de l’endettement, des prix des actifs). L’indépendance des Banques Centrales n’a donc pas évité que les politiques monétaires soient inutilement expansionnistes ; la solution n’est peut-être pas alors l’indépendance, mais le respect par les Banques Centrales de règles de comportement.