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Patrick Artus

Le capitalisme néo-libéral n’a pas frappé en France : il va falloir trouver une autre explication de la tension sociale

L’OCDE, p ri s globalement, a basculé à partir du début des années 1980 dans le capitalisme néo-libéral : affaiblissement du pouvoir de négociation des salar ié s et déformation du partage des revenus au détriment des sala ire s, d’où la hausse des inégalités et de la pauvreté ; réduction du rôle de l’Etat, faible générosité de la protection sociale, recul des politiques redistributives, baisse des impôts des entreprises ; libre-échange et libre circulation des capitaux. On entend souvent dire en France que la tension sociale très forte aujourd’hui est liée à ce passage au capitalisme néo-libéral qui a fait disparaître les politiques de solidarité qui étaient autrefois pratiquées. Mais on ne voit en France aucun des effets négatifs associés au capitalisme néo-libéral : le partage des revenus se déforme en faveur des salariés ; les inégalités sont faibles et stables ; la générosité de la protection sociale est forte, les politiques redistributives de grande taille ; le recul de l’emploi industriel ne peut pas être attribué à l’ouverture des échanges avec les pays émergents. Il faut trouver d’autres explications (polarisation du marché du travail, faiblesse de la mobilité sociale, problème s du système éducatif, coût du logement…) de la tension sociale en France qui ne so n t pas liées au capitalisme néo-libéral.
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Patrick Artus

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