Le « capitalisme rhénan » est-il un bon modèle ?

On donne souvent comme exemple le capitalisme tel qu’il est pratiqu é en Allemagne, qu’on appelle le « capitalisme rh é nan ». Ce type de capitalisme aurait les vertus suivantes : les relations entre employeurs et syndicats seraient caractérisées par la recherche de compromis, et pas par les conflits ; ceci s’applique aux décisions stratégiques dans les entreprises, avec la codétermination ; les relations entre les banques et les entreprises sont des relations stables, de partenariat à long terme, ce qui permet aux entreprises d’échapper au court-termisme des marchés financiers et des actionnaires et d’avoir un horizon de long terme  ; l’État n’intervient pas dans les décisions des entreprises, mais fournit un environnement (fiscal, social, règlementaire, concurrentiel, monétaire) stable et favorable à l’économie, avec une protection sociale développée (c’est l’ ordolibéralisme , l’économie sociale de marché). Faut-il vraiment s’inspirer du « capitalisme rhénan » ? le partage des revenus entre salaires et profits s’est beaucoup déformé, et la pauvreté a beaucoup augmenté en Allemagne, ce qui jette un doute sur le fait qu’il y a absence de conflits et absence de dureté dans les rapports sociaux ; l’Allemagne est restée spécialisée dans la vieille industrie (biens d’équipement, automobiles), ne s’est pas développée dans les industries du futur, ce qui montre que la codétermination, l’absence de politique industrielle et les relations de long terme entre les entreprises et les banques peuvent être sclérosantes ; le rôle protecteur de l’État allemand a beaucoup reculé, puisqu’il s’est lancé dans la concurrence fiscale et sociale avec les autres pays européens, que la générosité de la protection sociale est faible.