Le commerce mondial résiste

Le Covid-19 aura mis à l’arrêt beaucoup de choses mais certaines résistent mieux que d’autres. C’est le cas du commerce mondial. Alors qu’au T2, l’OMC avait un scénario noir à -33% il ne devrait finalement baisser « que » de 9% soit moins qu’en 2009 (-12%) et rebondir de 7% en 2021. Une baisse tout de même 2 fois supérieure à la baisse du PIB mondial ce qui est le beta habituel. De 1980 à 2017 le PIB mondial a été multiplié par 3.5, le commerce mondial par 6.8 même si la mondialisation stagne depuis quelques années avec commerce et PIB qui évoluent au même rythme. Si les services souffrent notamment en Europe et aux US comme le tourisme, qui selon l’Organisation Mondiale du tourisme devrait mettre deux fois plus de temps qu’en 2009, à se rétablir, les échanges de biens résistent. Et ils représentent 80% du commerce mondial. La planète n’a pas manqué de nourriture ce qui constitue sans doute une des prouesses de la mondialisation, peu de pays étant autonomes en la matière. Les échanges de biens médicaux (masques, blouses, gel, médicaments ou les gants fabriqués à 55% par la Malaisie) d’ordinateurs avec le télétravail ou des indispensables matelas de yogas pour ne pas parler des papiers toilettes ont explosé alors que la réouverture des économies a entrainé des achats de matières premières (Cuivre en Chine par exemple). La reprise est surtout tirée par l’Asie qui a redémarré et n’est pas aux prises avec une seconde vague. Et l’essentiel du commerce continue à être inter régional (à 60%) et fait de biens intermédiaires (70%). Valéo utilise 8 milliards de pièces et Toyota avait encore 2200 sous-traitants. La démondialisation n’est pas pour tout de suite.