Le concept de taux d’intérêt réel neutre est inutilisable en économie ouverte
On utilise souvent le concept de taux d’intérêt réel neutre : c’est le taux d’intérêt réel qui équilibre l’offre et la demande à long terme lorsque l’inflation est égale à l’inflation anticipée et à l’objectif d’inflation de la Banque Centrale. S’il y a baisse exogène de la demande ou hausse exogène de l’offre de biens et services, il y a alors hausse du taux d’intérêt réel neutre. Mais le problème est le suivant. S’il y a forte mobilité internationale des capitaux, si, dans un pays, il y a baisse de la demande intérieure ou hausse de l’offre de biens et services, il y a exc é dent extérieur et accumulation d’actifs extérieurs ; s’il y a hausse de la demande intérieure ou baisse de l’offre de biens et services, il y a déficit extérieur et accumulation de dette extérieure, et pas, dans un cas ou dans l’autre, de variation du taux d’intérêt réel neutre. Prenons le cas des États-Unis. Le taux d’intérêt réel est très bas et pourtant il y a insuffisance d’épargne ; cette insuffisance d’épargne conduit à l’accumulation de dette extérieure et pas à la hausse du taux d’intérêt réel neutre. Le concept de taux d’intérêt réel neutre est donc inutilisable dans une économie ouverte avec forte mobilité internationale des capitaux.