Le COVID-19 devrait avoir un impact désinflationniste à court terme et (légèrement) inflationniste à long terme
La profonde récession que l ’ Europe traverse actuellement est tout sauf normale. Par conséquent, les perspectives en matière d ’ inflation pourraient être également toutes autres que dans le cadre d ’ une récession purement « conjoncturelle » . La situation est aujourd ’ hu i inédite puisque l ’ effondrement de l ’ activité reflète un ensemble de facteurs liés tant à la demande qu ’ à l ’ offre. De plus, les gouvernements ont mis en place des politiques agressives pour limiter les pertes de revenus. Ex ante, i l paraît donc difficile d ’ estimer avec précision dans quelle proportion la demande sera inférieure à l ’ offre, c ’ est-à -dire dans quelle mesure le taux d ’ utilisation des capacités devrait baisser . Toutefois, les dernières données suggèrent qu ’ à court terme au moins, les effets liés à la demande domineront, laissant présager une diminution des tensions inflationnistes sous-jacentes à l ’ horizon des prochains mois. Les perspectives en matière d ’ inflation pour le second semestre dépendent alors fortement de la forme de la reprise, cette dernière déterminant également l ’ ampleur de l ’ écart de production. Selon nous, un rebond marqué de l ’ activité interviendra au troisième trimestre et l ’ impact désinflationniste ne sera donc que temporaire. Enfin, un certain nombre d ’ effets potentiellement plus durables pourraient s ’ avérer inflationnistes. Déjà à l ’ œuvre avant la crise sanitaire, une certaine forme de « dé mondialisation  » pourrait directement et indirectement entraîner de nouvelle s tensions inflationnistes. Au regard de l ’ ensemble de ces différents facteurs, nous tablons sur un ralentissement à 1% de l ’ inflation sous-jacente d ans la zone euro , puis sur sa stabilisation autour de ce niveau jusqu ’ à fin 2021.