Le passage des Banques Centrales à un objectif de chômage : quelles conséquences ?
Explicitement (Réserve Fédérale, Banque du Japon, Banque du Canada, Banque Centrale d’Australie) ou de fait (BCE, Banque d’Angleterre) , les Banques Centrales des pays de l’OCDE passent aujourd’hui à une politique monétaire dont l’objectif est la réduction du chômage. Ce ci est rendu possible par la forte baisse de la corrélation entre inflation sous-jacente et taux de chômage, mais correspond aussi profondément à une évolution des mandats des Banques Centrales, exacerbée par la crise de la Covid. Cette évolution : peut créer des conflits lorsque certaines opinions publiques (Allemagne) sont toujours très attachées à la lutte contre l’inflation ; implique que les politiques monétaires vont rester expansionniste s pendant la totalité pratiquement des périodes d’expansion économique, ce qui a de nombreuses conséquences désagréables : avec la faiblesse permanente des taux d’intérêt, incapacité des Banques Centrales à réagir à une récession no n li ée à la hausse des taux d’intérêt ; inc itation à l’endettement, et bulles sur les prix des actifs, donc instabilité financière ; rejet croissant des obligations comme support de l’épargne privée, donc poids nécessairement croissant de la détention d’obligations par les Banques Centrales.