Le passage à un équilibre d’inflation plus forte dans les pays de l’OCDE aurait des conséquences très néfastes
Il faut envisager de manière sérieuse la possibilité que les pays de l’OCDE passent d’un équilibre d’inflation faible (années 2010) à un équilibre d’inflation forte (à partir de 2021) en raison de la multiplication des raretés. Cette évolution aurait des conséquences très défavorables : elle imposerait aux Banques Centrales de choisir entre une hausse importante des taux d’intérêt réels ou l’abandon de l’objectif d’inflation ; si le choix fait est d’accroître le taux d’intérêt réel pour maintenir l’inflation à 2 %, la politique budgétaire sera empêchée d’agir par la hausse des taux d’intérêt réels alors : que les États voudront continuer à soutenir le pouvoir d’achat (les raretés qui provoquent le passage au régime d’inflation plus forte conduisent à une hausse durable des prix de l’énergie, de l’alimentation…) ; qu’il faut financer des investissements très importants de rentabilité financière faible pour réaliser la transition énergétique ; si le choix est fait de ne pas remonter les taux d’intérêt et d’abandonner l’objectif d’inflation, les dangers sont aussi multiples : perte de pouvoir d’achat si les revenus sont mal indexés ou perte de contrôle de l’inflation s’ils sont bien indexés ; instabilité financière (bulles sur les prix des actifs, endettement, mouvements violents des taux de change…), mauvaise sélection des investissements.