LE PEG CONTRE DOLLAR EST IL SOUTENABLE DANS LES PAYS DU GOLFE?

Sur fond de guerre des prix entre les trois plus grands producteurs de pétrole (Etats-Unis, Arabie Saoudite et Russie), la crise du coronavirus a entrainé une baisse historique de la demande mondiale de pétrole. Sous l’effet de ce double choc, les cours du pétrole se sont effondrés, mettant en péril la croissance des pays dont le modèle de développement est basé sur l’exploitation de leurs ressources d’hydrocarbures, notamment les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). La chute des cours du pétrole et la poursuite de l’appréciation du dollar d epuis le début de l’année exercent une forte pression baissière sur les devises indexées sur le dollar. Nous nous intéressons ici plus particulièrement à cinq pays du Conseil de coopération du Golfe ( Arabie Saoudite, Emirats arabes U nis, Qatar, Bahreïn, Oman ), ayant une parité fixe (peg) par rapport au dollar américain. Cette note analyse donc la vulnérabilité de cinq économies dans la crise actuelle, afin d’estimer la soutenabilité du régi me de change fixe pour chaque devise. Nous montrons que, bien que toutes dépendantes au pétrole, les économies du CCG sont très hétérogènes. Bien que les fondamentaux économiques de l’Arabie Saoudite, du Qatar et d es Emirats Arabes Unis se soient dégradés significativement durant cette crise du pétrole, ils n’en demeurent pas moins solides. A contrario, Oman et Bahreïn présentent déjà des difficultés financières et économiques. La situation est d’autant plus tendue pour Oman, isolé sur la scène géopolitique régionale .