Le potentiel de baisse des taux d’intérêt à court terme est en réalité faible
À la fin de l ’ année 2023 , les intervenants des marchés financiers pensaient que la Réserve fédérale allait baisser ses taux d ’ intérêt directeur s (le taux d es Fed Funds ) de 250 points de base en deux ans ( le niveau attendu des Fed Funds était de 3 % à la fin de 202 5) et que la Banque centrale européenne allait baisser ses taux d ’ intérêt de 250 points de base aussi d ’ ici la fin de 2025 , le niveau du taux repo anticipé pour cette date de la fin de 2025 étant de 2 %. Ces anticipations de taux d ’ intérêt à court terme étaient tout à fait irréalistes. Si on part d ’ une inflation anticipée de 2,6 % aux États-Unis ( c ’ est le niveau des swaps d ’ inflation à 5 ans ou à 10 ans ) et d ’ une croissance potentielle de 2,5 % , on arrive à 5,1 % de croissance nominale , ce qui rend impossible une baisse des taux d ’ intérêt jusqu ’ à 3 %. Et si on part d ’ une inflation anticipée de 2,3 % dans la zone euro ( c ’ est le niveau des swaps d ’ inflation à 5 ans ou à 10 ans ) et d ’ une croissance potentielle de l ’ ordre de 1 % , on arrive à une croissance nominale de 3,3 % , ce qui rend très improbable une baisse des taux d ’ intérêt à court terme jusqu ’ à 2 % . En réalité , la marge de réduction des taux d ’ intérêt à court terme est réduite s i on rejette une politique monétaire anormalement expansionniste. Aux États-Unis , on peut envisager une baisse du taux des Fed Funds au plus de 50 points de base en deux ans ; dans la zone euro , une baisse du taux repo de 100 à 125 points de base , l’amenant à 3,25 % ou 3,5 %, le niveau de la croissance nominale.