Le problème central de l’Italie : c’est le seul pays de la zone euro à rejeter une dévaluation interne
Une dévaluation interne est une baisse du coût du travail, dans un pays d’une Union Monétaire, qui rétablit sa compétitivité-coût. Il peut s’agir d’une baisse (d’un freinage) des salaires ou d’une baisse des cotisations sociales des entreprises. Quand on regarde les quatre plus grands pays de la zone euro, on a observé une dévaluation interne en Allemagne de 2003 à 2007 ; en Espagne depuis 2009 ; en France en 2019. En Italie, où le coût salarial unitaire a progressé rapidement, il n’y a jamais eu de dévaluation interne, cette politique est rejetée. Ceci entraîne inévitablement, puisque la compétitivité-coût de l’Italie continue à se dégrader, la poursuite de pertes de parts de marché, de la désindustrialisation de l’Italie, la faiblesse de l’investissement et de la productivité, la hausse du chômage structurel, donc du risque de crise politique et économique en Italie. Il ne s’agit pas ici de dire que la dévaluation interne est un ajustement simple ou souhaitable ; il s’agit de dire que, dans une Union Monétaire, un pays est en difficulté s’il est le seul à ne pas pratiquer une dévaluation interne.