Le problème de dette publique, ce n’est pas la « dette Covid », c’est la « dette post-Covid »
Nous allons illustrer cette question, qui est générale, par le cas de la France. Pendant la crise de la Covid (2020-2021), les déficits publics sont entièrement monétisés par la BCE ; on sait que la seule dette publique qui importe est la partie de la dette publique qui n’est pas détenue par la Banque Centrale ; or cette dette non détenue par la Banque Centrale n’a pas augmenté. Il n’y a donc pas de « dette Covid », il y a de la « monnaie Covid ». Après la crise de la Covid (2022 et au-delà), de nombreux besoins de dépenses publiques nouvelles vont apparaître : la lutte contre la pauvreté, accrue par la crise ; l’aide aux jeunes ; la formation, avec des besoins accrus de reconversion de salariés dus à la déformation de la structure sectorielle de l’économie ; la transition énergétique ; le développement de nouvelles industries, la recherche et l’éducation associées. Or, après la crise de la Covid (à partir de 2022 ?), il n’y aura probablement plus de monétisation des déficits publics par la BCE, et il faudra donc financer ces dépenses publiques nouvelles pour ne pas accumuler une énorme « dette post - Covid ». Quelles sont, en France, les pistes pour ce financement ? compte tenu de la pression fiscale (sur les ménages, sur les entreprises, sur le revenu du capital) par rapport aux autres pays, il serait trop dangereux d’augmenter les impôts alors qu’on veut améliorer l’attracti vité de la France pour les entreprises ; il faut améliorer l’efficacité de l’ É tat, la productivité du travail dans les Administrations Publiques ; Il faut débattre collectivement du système de retraite, avec, en France, des dépenses publiques de retraite supérieures de 4 points de PIB à ce qu’elles sont dans les autres pays de la zone euro avec un taux d’emploi des plus de 60 ans faible .