Le problème : l’incapacité à gérer les politiques redistributives

Nous allons illustrer notre propos par le cas de la France. Notre analyse est que certaines évolutions sont globalement favorables (elles soutiennent le revenu global), mais sont rejetées en raison des problèmes redistributifs qu’elles génèrent  : il s’agit d’abord de la globalisation : la baisse induite des prix des importations l’emporte sur la dégradation du commerce extérieur industriel, et il y a donc hausse du revenu réel global grâce à la globalisation. Mais elle est pourtant rejetée parce que les perdants (salariés de l’industrie ayant perdu leur emploi) n’ont pas profité de cette hausse du revenu global  ; il s’agit ensuite de la transition énergétique. Elle va accroître globalement le revenu réel, puisqu’il s’agit d’une importante relocalisation : l’énergie fossile importée va être remplacée par de l’énergie renouvelable produite dans le pays. Mais il va y avoir aussi une forte hausse des prix de l’énergie, ce qui implique que les ménages au revenu faible, pour lesquels la consommation d’énergie représente une partie importante du revenu, vont subir une perte de pouvoir d’achat malgré la hausse globale du revenu réel. On voit donc que, en raison de l’incapacité à gérer les effets redistributifs, des évolutions qui sont globalement favorables, qui accroissent le revenu réel global (la globalisation, la transition énergétique) , sont pourtant rejetées.