Le Quantitative Easing, dernier soubresaut du capitalisme ?
Pour différentes raisons (faiblesse de la demande due à la faiblesse des salaires, réaction aux crises), les pays de l’OCDE connaissent depuis 30 ans une augmentation considérable de leur endettement, public et privé. Sans cet endettement, la croissance plus faible aurait fait apparaître un chômage élevé continuel. Pour rendre l’endettement possible, les politiques monétaires sont devenues de plus en plus expansionnistes, et sont de plus en plus « non conventionnelles » : achats de dettes publiques, de dettes privées, y compris de mauvaise qualité, contrôle des taux d’intérêt à long terme. La tendance est donc que les Banques Centrales achètent de plus en plus d’actifs financiers différents, peut-être des actions dans le futur, et que la quantité de monnaie augmente de plus en plus. Ceci fait apparaître inévitablement un aléa de moralité généralisé, poussant les gouvernements à accroître les déficits publics et les investisseurs à acheter des actifs risqués en pensant qu’ils sont assurés par les Banques Centrales, d’où une hausse continuelle de l’endettement et des prix des actifs. Cette période de « capitalisme de l’endettement et de la création monétaire », débutée dans la seconde moitié des années 1990 se terminera donc par une crise financière violente, avec l’excès massif d’endettement et les bulles.