Le recul de la croissance potentielle de la zone euro après la crise de la Covid va compliquer la tâche de la BCE
La croissance potentielle (en volume) de la zone euro était déjà faible avant la crise de la Covid ; elle risque d’être très faible après cette crise (avec la perte de capital productif, la perte de capital humain, la multiplication des entreprises zombies). Si la croissance réelle de la zone euro devient très faible, à peine positive, pour que la politique monétaire conserve un biais expansionniste, il faudra des taux d’intérêt réels à long terme encore plus faibles que la croissance, c’est-à-dire négatifs. Il est probable, compte tenu des niveaux d’endettement, que la politique monétaire de la zone euro va garder un biais expansionniste. Pour qu’il soit aussi important que sur la période 2014-2019, il faudrait un taux d’intérêt réel à long terme de l’ordre de – 1,5 %, c’est-à-dire extrêmement négatif, et compatible seulement avec un taux d’intérêt nominal à long terme de 0 %. Cette contrainte sur la politique de la BCE due à la grande faiblesse de la croissance potentielle va donc être sévère.