Le recul des taux d’intérêt réels
Un travail réce nt de la Banque d ’ Angleterre montre que, avec des oscillations à court terme importantes, les taux d ’ intérêt réel s , en Europe, aux États-Unis et au Japon depuis que c ’ est possible, recule nt depuis le début du 14 e siècle, de plus de 10 % à cette époque à 0 % aujourd ’ hui. Le recul des taux d ’ intérêt réel s depuis 40 ans n’est donc qu’un épisode partiel d ’ une longue tendance de baisse des taux d ’ intérêt réel s . U ne baisse tendancielle des taux d ’ intérêt réels sur une si longue période de temps ne peut pas être liée à des facteurs transitoires, cyclique s , comme les politique s monétaire s expansionniste s , les périodes d ’ ouverture des échanges avec de nouveaux pays, la désinflation. Elle peut être expliquée : pa r un ralentissement tendanciel du prog rès technique ; mais cette explication n ’ est pas convaincante avec l’accélération du progrès technique au x 19 e et 20 e siècle s ; plutôt alors par une aug mentation tendancielle ex ante de l ’ é pargne disponible par rapport au x besoin s d’investissement . Si la tendance de très long terme est la baisse des taux d ’ intérêt réel s , et si cette tendance continue au 21 e siècle, alors, quelle que soit la politique monétaire menée, il est possible de mener une politique budgétaire très expansionniste avec accumulation de dette publique . 1 Paul Schmelzing, « Eight centuries of global real interest rates, R-G, and the ‘suprasecular’ decline, 1311–2018 », Bank of England Staff Working Paper n ° 845, janvier 2020.