Le retour du keynésianisme est-il une bonne idée ?
Les keynésiens se félicitent évidemment du retour du keynésianisme dans les pays de l’OCDE : d’abord à court terme soutien massif des revenus des ménages et des entreprises pendant la crise par les déficits publics ; puis annonce de plans d’investissement (dans les infrastructures, la transition énergétique, la R&D, la formation, la rénovation des bâtiments, la réindustrialisation) avec comme objectif s à la fois l’accélération de la transition énergétique et le redressement de la croissance potentielle. Bien sûr, le soutien des revenus pendant la crise a limit é le chômage et les faillites d’entreprises ; bien sûr, le principe d’un supplément d’investissements publics bien ciblés doit être bien accueilli. Mais il ne faut pas oublier les dangers associés à cette politique : le risque que, parmi les investissements publics, il y en ait de rentabilité faible (infrastructures de transport) ; les désordres générés par l ’ excès de la création monétaire lié au financement, à court terme, des déficits publics très élevés ; la nécessité, une fois que les Banques Centrales arrêteront la monétisation des déficits publics, d’accroître la pression fiscale. Est-on certain que les impôts qui seront augmentés ne généreront pas des distorsions fortes qui a nn uleraient les effets bénéfiques des investissements publics ? Existe -t -il des impôts « indolores », en particulier dans les pays où la pression fiscale est déjà forte ? le risque, quand les Banques Centrales arrêteront la monétisation des déficits publics, de hausse des taux d’intérêt à long terme si les déficits publics sont durablement plus élevés (c’est-à-dire s’il y a hésitation à financer par l’impôt la totalité de la hausse des dépenses publiques). Il faut donc espérer que les É tats sauront identifier les « bons » investissements publics et les « bons » impôts.