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Patrick Artus

Le retour du paradoxe de Robert Triffin ?

Dans les année s 1960, dans plusieurs articles et livre s, Robert Triffin décrivit le fameux paradoxe de Triffin   : pour qu’une monnaie soit monnaie de réserve dominante (le dollar), il faut que la dette émise dans cette monnaie soit sûr e, liquide, de grande taille ; le pays qui é met alors cette dette sans risque mondiale bénéficie du privilège de la monnaie de r éserve : il peut s ’ endetter sans difficulté à un co û t faible auprès du R este du M onde pour financer un supplément d ’ investissement   ; mais la qualité de la dette de ce pays se dégrade alors, d ’ une part , pour satisfaire la demande mondiale pour cette dette, le pays e st amen é à avoir un déficit extérieur continuel ; d’autre part, même s ’ il peut l ’ éviter en s ’ endettant pour ensuite réinvestir dans le R este du M onde, il est incit é à avoir un déficit extérieur e t un déficit public continuels compte tenu de la facilité de financement de ces déficit s. P rogressivement, l ’ accumulation de dette publique et de dette extérieure dégrade la qualité de la dette du pays, jusqu ’ au point où il perd la possibilité d ’é mettre la monnaie de réserve internationale domina nte . Il est possible que la dynamique observ é e aujourd ’hui aux États-Unis corresponde à ce que d écrit le paradoxe de Triffin : le fait que le dollar soit monnaie de réserve dominante conduit inexorablement à ce qu ’ il finisse par perdre ce statut .
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Natixis
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