L’effet de la baisse des taux d’intérêt réels sur l’épargne et l’investissement aux États-Unis et dans la zone euro
Les États-Unis et la zone euro ont bénéficié depuis la crise des subprimes d’une très forte baisse de leurs taux d’intérêt réels, et avec la poussée d’inflation due à la guerre en Ukraine, les taux d’intérêt réels vont être encore plus négatifs. On s’attend normalement à ce que la baisse des taux d’intérêt réels conduise à une baisse du taux d’épargne et à une hausse du taux d’investissement. Aux États-Unis, depuis la crise des subprimes, on observe que le taux d’épargne privée a augmenté nettement plus que le taux d’investissement. Dans la zone euro, on a observé une hausse du taux d’épargne (totale ou privée) et une baisse du taux d’investissement. Comment expliquer des évolutions de l’épargne et de l’investissement opposées de celles qu’on attend normalement ? Les effets de revenu peuvent do mi ner les effets de s ubstitution en ce qui concerne l’épargne : les épargnants veulent stabiliser le revenu de l’épargne malgré la baisse des taux d’intérêt ; la baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné celle de l’exigence de rentabilité du capital, donc n’a pas soutenu l’investissement ; elle correspond de plus à une situation de surendettement des ménages et des entreprises.