Les Banques Centrales doivent-elles se mêler du climat ?
Certaines propositions récentes visent à donner aux Banques Centrales un rôle dans le respect des objectifs climatiques et la lutte contre les émissions de CO 2 (1) . Il s’agit par exemple d’accepter en collatéral avec une pénalité les titres émis par des entreprises qui émettent beaucoup de CO 2 . Ceci conduirait, en théorie, à la hausse du coût du capital et à la baisse des investissements de ces entreprises, donc à une plus faible production et à la hausse des prix des biens qui conduisent à l’émission de CO 2 . Il s’agit donc de l’équivalent d’une taxe carbone sur les entreprises en fonction de leur empreinte carbone. Quelles réserves peut-on avoir vis-à -vis de cette proposition ? il faut être capable de doser correctement la pénalisation mise en place par la Banque Centrale pour que les investissements ne soient pas trop réduits ; les émissions de CO 2 doivent disparaître d’ici 2060-2070, un rythme plus rapide poserait de graves problèmes d’ajustement ; la hausse des rendements offerts par les entreprises émettrices de CO 2 pourrait attirer des investisseurs à la recherche de rendements élevés, et accroître, au lieu de réduire, les ressources financières de ces entreprises ; ces entreprises pourraient s’endetter auprès de nouveaux préteurs qu’on ne désire peut-être pas voir apparaître (banques chinoises…) ; enfin, il ne faut pas qu’il y ait de conflits d’objectifs pour la politique monétaire.