Les banques centrales désarmées face à la faiblesse de l’inflation
Edito Les points morts d’inflation des linkers européens se sont repris en juillet. Au début du mois dernier, celui du bund€i 10 ans était passé sous 0.70 %. Fin juillet, il était à 0.96 %. L e rebond du B/E du bund€i 10 ans est surprenant, puisqu’il se fait à un moment où les rendements des bunds nominaux ont, eux, tendance à baisse r (celui du bund 10 ans est sous -0. 5 0 %  ! ). En principe, les B/E sont directionnels, ils baissent quand les rendements baissent. Le prix du pétrole ne peut pas expliquer ce comportement atypique, puisque celui du brent est resté à peu près stable sur le mois. Enfin, l’inflation européenne reste très en-deçà de son objectif : pas de justification de ce côté non plus pour une hausse des points morts d’inflation européens. En fait, la meilleure explication est… qu’ils étaient tombés très bas : il n’y avait pas beaucoup de raisons de penser qu’en moyenne sur les 10 prochaines années l’inflation européenne allait être de 0.7 % (sauf à penser bien sûr que l’UEM est entrée, comme le Japon, en déflation). Mais nous pensons aussi que le B/E du bund€i 10 ans aura du mal à franchir 1 % à court terme. Au Royaume Uni, la victoire de Boris Johnson a accru le risque d’un NDB et alimenté les anticipations inflationnistes : le B/E du gilt indexé 10 ans est ainsi revenu autour de 3.40 %. C’est le risque d’une baisse accrue du sterling qui dope les linkers britanniques (cf graphique à gauche).