Les Banques Centrales ont-elles réellement l’espoir de faire disparaitre l’inflation avec des hausses modestes de leurs taux d’intérêt ?
La Réserve Fédérale et la BCE, même si elles annoncent des hausses de taux d’intérêt, ne parlent pas du passage à une politique monétaire très restrictive. Il y a probablement l’espoir du « soft landing » : d’être capable de casser l’inflation sans provoquer une récession. Mais les Banques Centrales pensent-elles avoir cet espoir, ou bien hésitent-elles simplement à dire dès aujourd ’ hui que la politique monétaire va devenir réellement restrictive ? En effet, il faudra très probablement une forte hausse des taux d’intérêt pour ramener l’inflation au niveau souhaité par les Banques Centrales : l’entraînement des prix et des salaires qui conduit à une inflation durable est déjà présent aux États-Unis, et va progressivement apparaître dans la zone euro ; les producteurs de matières premières ont appris à obtenir des rentes de monopole en maintenant des prix élevés des matières premières ; cela est facilité par la déformation de la structure de la demande vers les biens, la guerre en Ukraine, la transition énergétique ; la reprise économique en Chine au 2 e semestre 2022 poussera à nouveau à la hausse les prix des matières premières. La question est alors de savoir si les Banques Centrales mettront en place les hausses fortes nécessaires des taux d’intérêt ou bien si elles renonceront à lutter vraiment contre l’inflation.