Les Banques Centrales peuvent-elles réagir différemment à l’inflation par la demande et à l’inflation par l’offre ?
La politique monétaire est aussi efficace pour combattre l’inflation due à une poussée de la demande (de biens et services) que pour combattre l’inflation due à un recul de l’offre (de biens et services) : dans les deux cas, faire reculer la demande réduit l’inflation. S’il y a inflation à cause d’une poussée de la demande (forte progression du crédit, déficit public…) , faire disparaitre l’inflation nécessite seulement de ramener la demande et la production à la normale ; mais s’il y a inflation à cause d’un recul de l’offre (hausse des prix des matières premières…), faire disparaitre l’inflation nécessite de réduire encore plus la production que ce qui résulte du recul de l’offre, donc de faire beaucoup monter le chômage. Les Banques Centrales peuvent-elles alors adopter la règle de comportement suivante : lutter contre l’inflation quand elle vient d’une poussée anormale de la demande de biens et services , mais pas quand elle vient d’un recul de l’offre de biens et services ? La réponse est ambiguë : elle dépend de la comparaison entre le coût social du chômage et le coût social de l’inflation (taxe inflationniste, perte de revenu réel, ins t abilité financière), alors que, dans le cas d’un choc positif de demande, puisqu’il y a « surchauffe » de l’économie, le coût social du chômage induit par la lutte contre l’inflation est faible.