Les économies des États-Unis et de la zone euro peuvent très bien fonctionner avec les taux d’intérêt présents
Aux États-Unis, le taux d’intérêt à court terme (le taux des Fed Funds) est de 5,5 %, le taux d’intérêt à 10 ans , de 4,6 %, l’inflation totale est de 3,5 %, l’inflation hors énergie et alimentation est de 3,8 %. Cela conduit à un taux d’intérêt réel à court terme de 1,7 % à 2 %, à un taux d’intérêt réel à long terme de 0,8 % à 1, 1 %, c’est -à-dire à des taux d’intérêt réels inférieurs à la croissance potentielle (qui est comprise entre 2,3 % et 2,5 %). La croissance effective en 2024 sera probablement voisine de 2,5 %. Dans la zone euro, le taux d’intérêt à court terme (le taux repo) est de 4,5 %, le taux d’intérêt à 10 ans , de 3,1 %. L’inflation totale est de 2,4 %, l’inflation hors énergie et aliments non transformés , de 2 , 8 %. L’inflation totale est tirée vers le bas, transitoirement, par le recul des prix des importations. Le taux d’intérêt à 10 ans sur les dettes publiques est de 3, 1 %. Le taux d’intérêt réel à court terme, calculé avec l’inflation sous-jacente, est donc de 1, 7 %, ce qui est l é g èr ement supérieur à la croissance potentielle ; le taux d’intérêt réel à long terme est de 0, 3 %, ce qui est nettement inférieur à l’inflation sous-jacente. De plus, aux États-Unis comme dans la zone euro, les enquêtes des banques centrales sur l’orientation de la demande de crédit (aux entreprises, immobiliers, à la consommation) et sur les conditions de l’offre de crédit montrent une complète normalisation . En réalité, il n’y a pas besoin de baisser les taux d’intérêt pour parvenir à des conditions monétaires normales.