Les crises financières sont inévitables lorsqu’il y a finance intermédiée
Puisque les épargnants de base ont une forte préférence pour les actifs sans risque, il faut intermédier le financement de l’économie. Les intermédiaires financiers (banques, investisseurs institutionnels) collectent l’épargne en émettant des actifs sans risque (dépôts bancaires, contrats d’assurance-vie) et utilisent cette épargne pour financer des projets d’investissement risqués. Ils ont donc un passif sans risque et un actif risqué, ce qui est la source fondamentale des crises financières : si les intermédiaires financiers font des pertes sur leurs actifs, ils ne peuvent pas les répercuter sur leurs passifs, et ils sont donc en faillite. Pour éviter ces crises des intermédiaires financiers, leur règlementation leur impose de détenir des amortisseurs qui permettent d’absorber les chocs sur les actifs : fonds propres importants, réserves d’actifs liquides et sans risque. L’art de la régulation des intermédiaires financiers consiste à définir une règlementation qui soit suffisamment contraignante pour éviter les crises tout en n’accroissant pas trop le coût de l’intermédiation financier. La seule manière d’éviter les crises financières serait que les épargnants de base acceptent de détenir les actifs risqués, donc qu’il n’y pas besoin d’intermédiaires financiers. Nous illustrons tous ces points avec les données de la zone euro.