Les dépenses publiques de retraite sont négativement corrélées avec les gains de productivité et avec le taux d’emploi ; pourquoi ?
Quand on compare les pays de l’OCDE, on voit une corrélation négative significative entre le poids des dépenses publiques de retraite d’une part, les gains de productivité et le taux d’emploi, c’est-à-dire la croissance potentielle, d’autre part. Peut-on expliquer cette corrélation négative ? La corrélation négative entre le poids des dépenses publiques de retraite et le taux d’emploi a une cause mécanique : si le taux d’emploi des plus de 60 ans est faible (l’âge de la retraite précoce), les dépenses de retraite sont élevées ; mais il peut aussi y avoir un lien causal qui passe par la pression fiscale : d es dépenses élevées de retraite conduisent à des cotisations sociales des entreprises élevées ce qui est défavorable à l’emploi ; la corrélation négative entre le poids des dépenses publiques de retraite et les gains de productivité est d’abord surprenante : si les salariés âgés partent plus tôt à la retraite, l’âge moyen des salariés actifs diminue, ce qui devrait être favorable à la productivité. Ici aussi la causalité doit passer par la hausse de la pression fiscale sur les entreprises due à la hausse du poids des retraites. La comparaison des pays de l’OCDE confirme que la corrélation négative entre poids des retraites publiques d’un côté et taux d’emploi ou gains de productivité de l’autre côté passe par le poids élevé des cotisations sociales lorsque le poids des retraites publiques est élevé. La corrélation négative entre poids des retraites publiques et croissance potentielle (p a r le taux d’emploi et les gains de productivité) doit être prise en compte quand on réfléchit à l’organisation des systèmes de retraite.