Les effets de Courbe de Phillips aux États-Unis et dans la zone euro
La progression des salaires nominaux ralentit aux États-Unis depuis le début de 2022 et ne ralentit (légèrement) dans la zone euro qu’à partir du 2 e trimestre 2023. De plus, les gains de productivité sont en croissance positive aux États-Unis et en croissance négative dans la zone euro, ce qui devrait entraîner une croissance plus rapide des salaires aux États-Unis que dans la zone euro, enfin, le taux de chômage est très bas, par rapport à ses valeurs historiques, aux États-Unis et dans la zone euro. Cela nous amène à nous poser la question des effets de Courbe de Phillips aux États-Unis et dans la zone euro. Y a-t-il une modification de la relation entre salaires, chômage, productivité et inflation dans la période récente ? Y a-t-il une différence structurelle dans la formation des salaires entre les États-Unis et la zone euro qui explique l’écart de hausse des salaires entre les deux pays aujourd’hui ? Nous trouvons : que l’inflation sous-jacente explique mieux les hausses de salaire que l’inflation totale ; qu’il n’y a pas de différence importante entre la formation des salaires aux États-Unis et dans la zone euro ; que si on inclut la période récente (2020-2023) dans la période d’estimation, le degré estimé d’indexation des salaires aux prix augmente aux États-Unis, l’effet des gains de productivité sur la croissance des salaires augmente dans la zone euro. Le fait que les salaires aient davantage ralenti aux États-Unis que dans la zone euro depuis le début de 2022 ne peut donc s’expliquer que par la hausse de l’indexation des salaires aux prix aux États-Unis alors que l’inflation sous-jacente ralentit depuis le 2 e trimestre 2022.