Les effets redistributifs des politiques de taux d’intérêt zéro
Il faut avoir une vision large des effets redistributifs des politiques de taux d’intérêt zéro dans les pays de l’OCDE : ces politiques ne seraient pas possibles sans la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, qui conduit à l’inflation faible et rend possibles les taux d’intérêt zéro ; le premier effet redistributif va donc des salariés aux entreprises ; puisque les taux d’intérêt sont nettement inférieurs aux taux de croissance, il y a aussi taxation des épargnants au profit des emprunteurs (Etats, entreprises, ménages endettés). Les perdants des politiques de taux d’intérêt zéro dans les pays de l’OCDE sont donc les salariés et les prêteurs (épargnants, banques) ; les gagnants sont les emprunteurs. Si le nombre de perdants (salariés, prêteurs) est supérieur au nombre de gagnants (ménages endettés, actionnaires des entreprises) dans une démocratie ce type d’équilibre ne peut pas durer et sera rejeté électoralement.