Les entreprises peuvent-elles protéger les salariés contre la perte de pouvoir d’achat ?

Nous allons regarder les situations présentes des États-Unis, de la zone euro et de la France. Pour que les salariés soient protégés contre la perte de pouvoir d’achat, il faut que le salaire nominal augmente comme le prix de consommation. Pour que le partage des revenus entre salaires et profits soit stable, il faut que le coût salarial unitaire augmente comme le prix du PIB (de la valeur ajoutée des entreprises). Cela montre qu’on ne peut pas à la fois stabiliser le pouvoir d’achat des sala riés en face d’un choc inflationniste (comme aujourd’hui, hausse des prix des matières premières) et stabiliser le partage des revenus et éviter une baisse de la profitabilité des entreprises si l’écart entre croissance du prix de consommation et croissance du prix du PIB est supérieur à la tendance des gains de productivité. Aux États-Unis, le problème n’apparaît pas, l’écart entre inflation mesurée par le prix de consommation et inflation mesurée par le prix du PIB est de l’ordre des gains de productivité. Dans la zone euro et en France, le problème apparaît, surtout dans la zone euro, avec un écart entre croissance du prix de consommation et croissance du prix du PIB supérieur aux gains de productivité.