Les grandes questions économiques dans le débat sur la présidentielle en France
Les textes qui suivent regroupent l’ensemble des questions posées par les difficultés structurelles auxquelles la France est confrontée et qui devraient être au cœur des débats de la campagne présidentielle. Les difficultés structurelles observées aujourd’hui en France non seulement freinent la croissance actuelle mais empêchent le financement des investissements nécessaires à la croissance future. Ces difficultés sont connues : désindustrialisation, pertes de parts de marché, dégradation du commerce extérieur, pression fiscale élevée, importance des dépenses publiques, chômage élevé des jeunes, faiblesse des compétences des jeunes et de la population active... Il nous semble que ces difficultés découlent d’une difficulté structurelle centrale : le manque de compétences des jeunes comme des adultes. La faiblesse des compétences freine la croissance, les entreprises ne pouvant recruter la main d’œuvre qualifiée nécessaire à la modernisation de leur processus productif, à l’innovation, d’où la perte de compétitivité des entreprises. Elle explique aussi la faiblesse du taux d’emploi avec des conséquences sur le pouvoir d’achat et la persistance d’inégalités de revenu avant redistribution importantes. La faiblesse des compétences et du taux d’emploi en freinant la croissance actuelle limite aussi la possibilité de financer les investissements des entreprises comme les investissements publics. En effet, les inégalités de revenu liées à la faiblesse du taux d’emploi sont réduites par la mise en place de politiques redistributives de grande taille. Cependant ces politiques redistributives accroissent la pression fiscale sur les entreprises, restreignant ainsi leur capacité à financer des investissements. Par ailleurs le poids des politiques redistributives dans les finances publiques limite aussi le financement des investissements publics. Ce frein aux investissements réduit alors la croissance potentielle. Cependant, si l’augmentation des compétences de la population active paraît incontournable pour diminuer les difficultés structurelles, le poids déjà élevé de la dépense publique limite les possibilités pour financer les formations nécessaires à l’amélioration des compétences.