Les inégalités de revenu : un problème éthique, moral, ou un problème macroéconomique ?

Il y a deux façons de considérer des inégalités élevées de revenu : comme un problème éthique, moral, avec le rejet de la pauvreté, de l’accaparement des revenus par une minorité d’individus ; comme un problème macroéconomique ; des inégalités élevées de revenu peuvent freiner la croissance : parce qu’une classe moyenne prospère est nécessaire pour qu’il y ait une demande suffisante pour les nouveaux biens et services ; parce que des inégalités de revenu fortes avant redistribution conduisent à des politiques redistributives de grande taille, dont le financement accroît la pression fiscale, crée des distorsions qui réduisent l’emploi ; mais on avance aussi que les inégalités de revenu créent des incitations nécessaire s à la croissance, ou résultent du succès d’entrepreneurs innovants. Nous comparons donc, pour les pays de l’OCDE, les inégalités de revenu (avant ou après redistribution) et la croissance, le taux d’emploi, la pression fiscale, l’effort de R&D, la taille du secteur des Nouvelles Technologies. Nous voyons que les inégalités de revenu ne sont pas corrélées à la croissance , même si un taux d’emploi élevé ou un effort de R&D important réduisent les inégalités, et même si la correction des inégalités accroît la pression fiscale. Le motif essentiel pour réduire les inégalités est donc moral, éthique et non macroéconomique.