Les politiques monétaires ont de tels effets sur les politiques budgétaires qu’il n’est plus possible de conserver l’indépendance des Banques Centrales
L’indépendance des Banques Centrales signifie en particulier qu’il n’y a pas de coordination des politiques budgétaires et des politiques monétaires. L’absence de coordination ne conduit pas à une perte de bien-être seulement s’il n’y a pas d’externalité des politiques budgétaires (des gouvernements) sur les politiques monétaires (sur les Banques Centrales) ni des politiques monétaires (des Banques Centrales) sur les politiques budgétaires (sur les gouvernements). Ceci est le cas dans le modèle simple souvent utilisé où, à long terme, la politique monétaire détermine l’inflation et n’a pas d’effet sur l’économie réelle, et où la Banque Centrale a seulement un objectif d’inflation. Mais aujourd’hui, les politiques monétaires très expansionnistes ont un fort effet sur beaucoup de politiques budgétaires, en permettant que les déficits publics et les dettes publiques soient plus élevés (aux É tats-Unis, en France, en Italie, au Japon). Il y a donc bien une externalité de la politique monétaire (de la Banque Centrale) sur la politique budgétaire (le gouvernement) qui devrait imposer une coordination des deux politiques. Aujourd’hui, les pays qui acceptent un taux d’endettement public élevé font l’hypothèse que les taux d’intérêt vont rester durablement bas. Il serait mieux que cette hypothèse soit coordonnée entre les gouvernements et les Banques Centrales plutôt que faite unilatéralement par les gouvernements en face de Banques Centrales indépendantes.