Les possibles raisons profondes pour lesquelles la croissance ralentit dans les pays de l’OCDE
Dans son célèbre libre de 1942 (1) , Joseph Schumpeter explique qu’il ne pense pas que le capitalisme puisse survivre pour trois raisons : la disparition des opportunités d’investissement rentable ; la concentration des entreprises, l’apparition de monopoles ; la disparition des couches sociales (entrepreneurs) qui défendent le capitalisme, l’Etat Providence, les règles sociales restreignant de plus en plus la liberté des entrepreneurs. Toutes ces évolutions, d’après Schumpeter, feront disparaître la croissance, et la disparition de la croissance conduira à celle du capitalisme. Il est intéressant de voir la vue totalement différente sur le dernier point de Karl Polany i (2) , qui pense que le capitalisme (l’économie de marché) va disparaître en raison de l’absence de relations sociales, d’intégration d’individus dans une société, de mise en place de système s de solidarité, de régulation et de protection sociale. Nous allons donc nous demander si le recul de la croissance dans les pays de l’OCDE, qui pourrait donc débouche r sur le rejet du capitalisme, a des causes profondes, et si ces causes profondes peuvent être similaires à celles mises en avant par Schumpeter. J. Schumpeter « Capitalisme, socialisme et démocratie », Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1942 K. Polan y i « La grande transformation », 1944 (Gallimard 1983)