Les quatre chiffres-clés (4 pour les États-Unis, 4 pour la zone euro) qui permettent de comprendre la situation présente des États-Unis et de la zone euro
Nous regardons, dans la période la plus récente, ces chiffres- clés. Il s’agit d’abord de la croissance du salaire par tête : 3 % par an aux États-Unis, 2,2 % par an dans la zone euro ; puis de la croissance de la productivité du travail : 2,5 % par an aux États-Unis, 0 % par an dans la zone euro ; et enfin en conséquence de la croissance du coût salarial unitaire : 0,5 % par an aux États-Unis, 2,2 % par an dans la zone euro. Le premier message est donc que l’accélération (faible cependant) des salaires due à la baisse du chômage est compens ée par l’accélération de la productivité aux États-Unis, d’où la très faible hausse du coût salarial unitaire, mais pas dans la zone euro. Nous comparons ensuite la croissance du coût salarial unitaire vue plus haut et celle du prix du PIB (toujours dans la période la plus récente) : 1,8 % par an aux États-Unis, 1,5 % par an dans la zone euro. Le second message est donc que les entreprises américaines ont du pricing power, pas les entreprises de la zone euro (elles ne peuvent pas passer leurs coûts dans leurs prix). C eci montre que l’absence d’inflation dans la zone euro, malgré l’absence de gains de productivité, est liée à la baisse des marges bénéficiaires ; au contraire aux États-Unis, grâce aux gains de productivité, il y a à la fois faible inflation et hausse des marges bénéficiaires.