Les États-Unis souffrent de multiples problèmes structurels : ils ne sont sauvés que par leur capacité d’endettement extérieur, mais pour combien de temps ?
On connaît les nombreux problèmes structurels des États-Unis : la multiplication des entreprises ayant des positions dominantes, qui stérilisent l’innovation et génèrent des rentes , qui empêchent l’entrée de nouvelles entreprises ; le recul très important du taux d’emploi et du taux de participation ; qu’on peut rapprocher de la mauvaise qualité du système éducatif ; la faiblesse chronique de l’épargne, ce qui doit normalement affaiblir l’investissement ; l’appauvrissement d’une partie importante de la population, ce qui doit normalement déprimer la demande ; la désindustrialisation, qui fait reculer le nombre d’emplois qualifiés. On s’attend donc normalement aux États-Unis à une croissance faible, à la fois parce que l’offre de biens et services (innovation stérilisée, rentes, taux d’emploi en baisse, investissement pénalisé par la faiblesse de l’épargne) est faible et parce que la demande de biens et services (partage des revenus défavorable aux salariés, pauvreté, emplois qualifiés peu nombreux) est faible. Si la croissance des États-Unis résiste, c’est parce que la capacité des États-Unis à s’endetter auprès du Reste du Monde stimule la capacité à soutenir la demande, l’investissement. L’endettement extérieur des États-Unis compense les problèmes structurels, mais combien de temps les États-Unis vont-ils ainsi pouvoir continuer à s’endetter ?