Les taux d’intérêt nuls peuvent-ils conduire à une déflation ?
Malgré les taux d’intérêt nuls, la croissance de la zone euro s’affaiblit, l’inflation reste basse et l’inflation anticipée recule. Y a-t-il des mécanismes par lesquels les taux d’intérêt pourraient conduire à une déflation, c’est-à -dire à un recul important de la demande conduisant à une inflation anormalement faible ? Nous voyons deux mécanismes de ce type : les taux d’intérêt nominaux très bas conduisent à une inflation anticipée faible (c’est le mécanisme « néo-fisherien ») qui fait baisser l’inflation et conduit à reporter dans le temps les achats ; les taux d’intérêt très bas conduisent à une hausse importante du taux d’épargne des ménages, les effets de revenu (les ménages veulent préserver le revenu de l’épargne malgré les taux d’intérêt bas) dominant les effets de substitution.