L’Espagne tient bon malgré l’adversité
L’Espagne a vu sa croissance se raffermir au dernier trimestre 2019, même si en moyenne sur l’année la progression de son PIB (+2%) ressort en baisse comparé e à 2018 (+2,4%). Le ralentissement de la consommation privée malgré la bonne tenue du marché du travail et la progression du pouvoir d’achat des ménages a conduit à une hausse du taux d’épargne. Et, de manière très positive, la contribution du commerce extérieur s’est améliorée. Le contexte international (ralentissement du commerce mondial, incertitudes liées au Brexit, guerre commerciale sino-américaine) a très certainement pesé mais n’a pas conduit à un effondrement redouté des exportations. Ce cadre macroéconomique plutôt favorable, d’autant plus si on le compare aux autres pays de la zone euro, ne doit pas faire oublier les problèmes structurels qui continuent d’affecter le pays du côté du marché du travail et des finances publiques. Ces deux problématiques sont restées sans réponse depuis de nombreux mois en raison de l’instabilité politique que traverse le pays depuis pratiquement fin 2015. Les élections à répétition (4 depuis 2015) et l’absence de majorité claire ont empêché d’entreprendre des réformes pourtant nécessaires. Enfin, la crise institutionnelle et territoriale qui oppose les partis indépendantistes catalans avec les autorités du gouvernement central a perturbé de manière récurrente la vie politique du pays en créant de l’incertitude aussi bien aux yeux des investisseurs espagnols qu’internationaux.