L’Europe finit toujours par faire ce qui est au départ interdit
La première rupture des règles de l’Union Européenne a lieu lorsque M. Draghi annonce le fameux « Whatever it takes » et lorsque l’Europe (l’EFSF-ESM) soutient les pays en difficulté lors de la crise de la zone euro ; il s’agit alors de l’abandon de la règle du « no bail out », selon laquelle les pays de la zone euro ne viennent pas au secours d’un des pays qui serait en difficulté financière, dont la soutenabilité de la dette ne serait plus assurée. La deuxième rupture des règles de l’Union Européenne a lieu lorsque le plan « Next Generation EU » est mis en place. La partie de subventions de ce plan consiste en effet à ce que tous les pays européens financent (par des dons) des investissements dans les pays les plus en difficulté de l’UE. Il s’agit bien alors d’une rupture de la règle selon laquelle l’Europe n’est pas une « Union de Transferts », donc selon laquelle les pays en bonne santé ne transfèrent pas d’argent public aux pays en difficulté. Le « sens de l’histoire » est donc que l’Europe finit toujours p a r faire ce qui était initialement interdit. Cela vaut sans doute aussi pour ce qui reste encore impossible aujourd ’ hui : l’Europe de l’énergie, la coopération budgétaire, la défense européenne …