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Patrick Artus

Léguer de la dette aux générations futures, aujourd’hui cela ne veut rien dire

On dit souvent que les politiques budgétaires très expansionnistes menées depuis la crise des subprimes sont critiquables, puisqu’elles consistent à léguer de la dette aux générations futures. Mais cette affirmation est discutable pour deux raisons : si un pays augmente considérablement son endettement public , et s’il doit rétablir sa solvabilité budgétaire par des politiques budgétaires restrictives, cela pénalise les agents économiques du pays très vite, bien avant que la génération future ait remplacé la génération présente ; ceci a été clairement montré par exemple par le cas de la Grèce dans les années 2000-2010 ; aujourd ’ hui, les déficits publics sont monétisés dans tous les pays de l’OCDE ; les dettes publiques détenues par les Banques Centrales sont en réalité des « perpétuités zéro-coupon » qui ne dégradent pas la solvabilité budgétaire des pays. Le problème est donc la création monétaire associée à la monétisation et non la dette. Que veut dire « léguer de la monnaie aux générations futures » ? Cela peut être en réalité beaucoup plus dangereux que de léguer de la dette, si l’excès de création monétaire fait monter très rapidement les prix de l’immobilier , et rend de plus en plus difficile l’accès au logement pour les jeunes.
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Natixis
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