L’Helicopter Money ou le « 100 % monnaie » n’évitent pas les bulles sur les prix des actifs
Les pays de l’OCDE sont passés d’un régime où la création monétaire venait essentiellement de la distribution de crédit à un régime où elle vient essentiellement des achats d’obligations par les Banques Centrales. Comme les Banques Centrales monétisent les déficits publics, il s’agit bien : de monnaie hélicoptère (Helicopter Money), puisque tout se passe comme si les Banques Centrales donnaient de la monnaie aux bénéficiaires de transferts publics ; de « 100 % monnaie », c’est-à-dire d’un régime où la création monétaire résulte de la Banque Centrale et non de la distribution de crédit par les banques. On avance souvent que ce régime de 100 % monnaie est plus juste que le régime de crédit, p arce que la Banque Centrale peut sélectionner ceux qui reçoivent de la monnaie, et qui peut-être ne peuvent pas obtenir de crédit. Mais il ne faut pas oublier que si par exemple un ménage pauvre reçoit de la monnaie, il va l’utiliser pour acheter des biens , et transférer la monnaie au vendeur des biens, et à la fin il y aura un épargnant qui utilisera la monnaie pour acheter des actifs , provoquant la hausse des prix des actifs. L’Helicopter Money et le « 100 % mon naie » peuvent initialement mieux allouer la monnaie que le crédit, d’un point de vue redistributif ; mais à la fin ils provoquent une forte hausse des inégalités patrimoniales avec les bulles sur les prix des actifs.