L’importance de l’existence d’une « classe moyenne prospère »
Dans les économies contemporaines, le modèle mercantiliste (croissance tirée par les exportations) recule au profit du modèle de production au voisinage des acheteurs finaux des biens. Si les entreprises investissent là où la demande des acheteurs finaux des biens est forte, il faut, pour attirer les investissements, une classe moyenne prospère dont la demande est alors forte. Ce modèle de classe moyenne prospère s’oppose au modèle de « bipolarisation du marché du travail » qui apparaît dans les pays de l’OCDE, et où les emplois se concentrent aux deux extrémités : emplois sophistiqués peu nombreux à revenu élevé, emplois peu sophistiqués à revenu faible. Dans ce modèle de bipolarisation du marché du travail, la classe moyenne au contraire se réduit progressivement et de plus ses revenus progressent peu, ce qui décourage les investissements dans les économie contemporaines. Pour maintenir l’attractivité d’un pays, d’une région, pour les investissements des entreprises, il faut donc rejeter le modèle qui se développe aujourd’hui de bipolarisation du marché du travail, les seuls « riches » ne pouvant pas générer une demande suffisante de biens et services, au profit d’un modèle où la classe moyenne est prospère, qu’on peut appeler « modèle fordiste ».